MARGUERITE YOURCENAR ET LES PASSIONS DE L’ÂME

Cet article vise à interroger le rôle joué par La Petite Sirène, œuvre charnière rédigée en 1942 au début du séjour américain de Marguerite Yourcenar. Après une présentation du contexte de rédaction et des sources de référence, on explore les raisons qui ont motivé et inspiré cette écriture. Dans cette perspective, on souligne la fascination que le « magicien » Everett Austin Junior aurait exercée sur les habitants d’Hartford et sur Yourcenar elle-même par un chassé-croisé d’artifice et réalité renvoyant à une esthétique baroque. On se penche ensuite sur l’identité hybride de la petite Sirène et sur son élan passionnel qui en fait, en même temps, le semblable et le revers de Sappho, l’acrobate de Feux. Dans les conclusions de La Petite Sirène et de Feux, on retrouve comme valeur fondatrice de l’œuvre la même intentionnalité qui porte de la souffrance d’amour à la voie de l’écriture.